Libéralisme : Différence entre versions

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Le '''libéralisme sociétal''' prône la primauté de la liberté individuelle.
 
Le '''libéralisme sociétal''' prône la primauté de la liberté individuelle.
  
Le '''libéralisme économique''' prône une intervention de l'État circonscrite à ses fonctions régaliennes (défense, police, justice) et aussi limitée que possible dans l'économie<ref>Y compris éventuellement dans le domaine monétaire, qui relève pourtant historiquement d'un pouvoir régalien de l'État.</ref> afin de ne pas fausser la libre concurrence et de laisser le marché s'auto-réguler. Il existe plusieurs formes de libéralismes économiques, qui se différencient selon le degré accepté d'intervention de l'État, sur une échelle allant du libertarianisme minarchiste (État minimal) au social-libéralisme.
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Le '''libéralisme économique''' prône une intervention de l'État circonscrite à ses fonctions régaliennes (défense, police, justice) et aussi limitée que possible dans l'économie<ref>Y compris éventuellement dans le domaine monétaire, qui relève pourtant historiquement du pouvoir régalien de l'État.</ref> afin de ne pas fausser la libre concurrence et de laisser le marché s'auto-réguler. Il existe plusieurs formes de libéralismes économiques, qui se différencient selon le degré accepté d'intervention de l'État, sur une échelle allant du libertarianisme minarchiste (État minimal) au social-libéralisme.
  
 
Le '''néo-libéralisme''' ou ''libéralisme constructeur''² prône, paradoxalement, l'intervention de l'État afin de mettre en œuvre le libéralisme (exemple: règle d'équilibre budgétaire dite "règle d'or"). Il a été théorisé par Louis Rougier<ref>Colloque Walter Lippmann, 26-30/08/1938 avec la participation de Ludwig von Mises, Friedrich von Hayek ou Jacques Rueff.</ref>. Milton Friedman a ainsi défini le rôle de l'État néolibéral: "''L'État maintiendrait l'ordre dans le système, établirait les conditions favorables à la concurrence et préviendrait les monopoles, fournirait un cadre monétaire stable et soulagerait la misère et la détresse.''"<ref>''Neo-Liberalism and its Prospects'', Farmand, 17/02/1951, pp. 89-93: "''Neo-liberalism would accept the nineteenth century liberal emphasis on the fundamental importance of the individual, but it would substitute for the nineteenth century goal of laissezfaire as a means to this end, the goal of the competitive order. It would seek to use competition among producers to protect consumers from exploitation, competition among employers to protect workers and owners of property, and competition among consumers to protect the enterprises themselves. The state would police the system, establish conditions favorable to competition and prevent monopoly, provide a stable monetary framework, and relieve acute misery and distress. The citizens would be protected against the state by the existence of a free private market; and against one another by the preservation of competition''".</ref>.
 
Le '''néo-libéralisme''' ou ''libéralisme constructeur''² prône, paradoxalement, l'intervention de l'État afin de mettre en œuvre le libéralisme (exemple: règle d'équilibre budgétaire dite "règle d'or"). Il a été théorisé par Louis Rougier<ref>Colloque Walter Lippmann, 26-30/08/1938 avec la participation de Ludwig von Mises, Friedrich von Hayek ou Jacques Rueff.</ref>. Milton Friedman a ainsi défini le rôle de l'État néolibéral: "''L'État maintiendrait l'ordre dans le système, établirait les conditions favorables à la concurrence et préviendrait les monopoles, fournirait un cadre monétaire stable et soulagerait la misère et la détresse.''"<ref>''Neo-Liberalism and its Prospects'', Farmand, 17/02/1951, pp. 89-93: "''Neo-liberalism would accept the nineteenth century liberal emphasis on the fundamental importance of the individual, but it would substitute for the nineteenth century goal of laissezfaire as a means to this end, the goal of the competitive order. It would seek to use competition among producers to protect consumers from exploitation, competition among employers to protect workers and owners of property, and competition among consumers to protect the enterprises themselves. The state would police the system, establish conditions favorable to competition and prevent monopoly, provide a stable monetary framework, and relieve acute misery and distress. The citizens would be protected against the state by the existence of a free private market; and against one another by the preservation of competition''".</ref>.

Version du 27 décembre 2019 à 15:17

Distinguer plusieurs libéralismes:

Le libéralisme politique prône la défense des droits de l'Homme (liberté, propriété, résistance à l'oppression...), l'État de droit, la séparation et l'équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Le libéralisme sociétal prône la primauté de la liberté individuelle.

Le libéralisme économique prône une intervention de l'État circonscrite à ses fonctions régaliennes (défense, police, justice) et aussi limitée que possible dans l'économie[1] afin de ne pas fausser la libre concurrence et de laisser le marché s'auto-réguler. Il existe plusieurs formes de libéralismes économiques, qui se différencient selon le degré accepté d'intervention de l'État, sur une échelle allant du libertarianisme minarchiste (État minimal) au social-libéralisme.

Le néo-libéralisme ou libéralisme constructeur² prône, paradoxalement, l'intervention de l'État afin de mettre en œuvre le libéralisme (exemple: règle d'équilibre budgétaire dite "règle d'or"). Il a été théorisé par Louis Rougier[2]. Milton Friedman a ainsi défini le rôle de l'État néolibéral: "L'État maintiendrait l'ordre dans le système, établirait les conditions favorables à la concurrence et préviendrait les monopoles, fournirait un cadre monétaire stable et soulagerait la misère et la détresse."[3].


Au XIXème siècle, les libéraux (liés à la bourgeoisie) incarnaient la gauche, face aux conservateurs (liés à la noblesse réactionnaire) qui incarnaient la droite.


Au XXème siècle, face à la montée du socialisme, les libéraux se sont divisés en deux fractions :

  • les libéraux conservateurs : libéraux positionnés à droite face à la montée de la gauche socialiste.
  • les radicaux : fraction des libéraux favorable à l'alliance avec la gauche socialiste face à la droite.


Variantes


Le libéralisme en France

Les partis historiques d'inspiration libérale en France
parti période personnalités remarque note
Alliance Républicaine Démocratique (ARD) 1901-CNR Pierre-Étienne Flandin
Paul Reynaud
. .
Fédération Républicaine (FR) 1903-CNR Louis Marin . .
Parti Républicain de la Liberté (PRL) 1945-1951 . rallie le CNI en 1951 .
Centre National des Indépendants (CNI) 1949-... Antoine Pinay marginalisé après 1962 .
Républicains Indépendants (RI) 1962-1977 Valéry Giscard d'Estaing scission du CNI .
Parti Républicain (PR) 1977-1997 François Léotard ex-RI (1)
Parti Populaire pour la Démocratie Française (PPDF) 1995-2002 Hervé de Charette ex-Clubs Perspective et Réalité (2)
Démocratie Libérale (DL) 1997-2002 Alain Madelin ex-PR (3)

(1) composante de l'UDF à partir de 1978

(2) composante de l'UDF

(3) composante de l'UDF jusqu'en 1998


Les partis libéraux aujourd'hui en France
parti création personnalités remarque
Parti Libéral Démocrate (PLD) 2008 Aurélien Véron libertarien
Centre National des Indépendants (CNI) 1949 Annick du Roscoät liberal-conservateur
La Gauche Moderne (LGM) 2007 Jean-Marie Bockel social-libéral
Mouvement pour la France (MPF) 1994 Philippe de Villiers national-libéral
Les Réformateurs 2002 Hervé Novelli
Gérard Longuet
courant de l'UMP


Le libéralisme dans le monde

Les fédérations internationales d'inspiration libérale
mouvement création remarque
Internationale Libérale (IL) 1947 .
Parti Européen des Libéraux, Démocrates et Réformateurs (ELDR) 1976 .
Société du Mont-Pèlerin 1947 think tank


  1. Y compris éventuellement dans le domaine monétaire, qui relève pourtant historiquement du pouvoir régalien de l'État.
  2. Colloque Walter Lippmann, 26-30/08/1938 avec la participation de Ludwig von Mises, Friedrich von Hayek ou Jacques Rueff.
  3. Neo-Liberalism and its Prospects, Farmand, 17/02/1951, pp. 89-93: "Neo-liberalism would accept the nineteenth century liberal emphasis on the fundamental importance of the individual, but it would substitute for the nineteenth century goal of laissezfaire as a means to this end, the goal of the competitive order. It would seek to use competition among producers to protect consumers from exploitation, competition among employers to protect workers and owners of property, and competition among consumers to protect the enterprises themselves. The state would police the system, establish conditions favorable to competition and prevent monopoly, provide a stable monetary framework, and relieve acute misery and distress. The citizens would be protected against the state by the existence of a free private market; and against one another by the preservation of competition".